L…a nuit descend
O…n y pressent
U…n long un long destin de sang
G. Apollinaire
Jacques LE NANTEC
Si je mourais là-bas sur le front de l’armée
Tu pleurerais un jour ô Lou ma bien-aimée
Et puis mon souvenir s’éteindrait comme meurt
Un obus éclatant sur le front de l’armée
Un bel obus semblable aux mimosas en fleur
Et puis ce souvenir éclaté dans l’espace
Couvrirait de mon sang le monde tout entier
La mer les monts les vals et l’étoile qui passe
Les soleils merveilleux mûrissant dans l’espace
Comme font les fruits d’or autour de Baratier
Souvenir oublié vivant dans toutes choses
Je rougirais le bout de tes jolis seins roses
Je rougirais ta bouche et tes cheveux sanglants
Tu ne vieillirais point toutes ces belles choses
Rajeuniraient toujours pour leurs destins galants
Le fatal giclement de mon sang sur le monde
Donnerait au soleil plus de vive clarté
Aux fleurs plus de couleur plus de vitesse à l’onde
Un amour inouï descendrait sur le monde
L’amant serait plus fort dans ton corps écarté
Lou si je meurs là-bas souvenir qu’on oublie
Souviens-t’en quelquefois aux instants de folie
De jeunesse et d’amour et d’éclatante ardeur
Mon sang c’est la fontaine ardente du bonheur
Et sois la plus heureuse étant la plus jolie
Ô mon unique amour ô ma grande folie
Ô mon unique amour ô ma grande folie
30 janv. 1915, Nîmes.
Guillaume Apollinaire, Poèmes à Lou, 1955
Guillaume Apollinaire, Poèmes à Lou, 1955
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Extimités(...)
novembre 11, 2013
Gloire aux poilus!
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ladyapolline
novembre 12, 2013
Gloire à eux et à nos familles qui ont tant souffert de la 1ère guerre mondiale et 20 ans plus tard ils ont remis ça !
Mon grand-père a hurlé toutes les nuits jusqu’à sa mort.
Bz
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didiergoux
novembre 11, 2013
Poème mis en musique et chanté par Jean Ferrat, dans les années soixante…
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ladyapolline
novembre 12, 2013
Je demande à ma mère : réponse : Tout à fait : 1965 exactement ! Et 9 ans plus tôt : « Les yeux d’Elsa », en 1956.
C’est une vieille dame totalement autodidacte qui vous scotcherait par son immense culture, mais de surcroît, jusqu’au décès de ma soeur, elle adorait la musique.
Depuis lors …il est vrai qu’elle sympathise un peu trop avec le silence, bien qu’accusant pour s’en défendre, ses écouteurs de rendre le son trop comme ceci, trop comme cela …
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didiergoux
novembre 11, 2013
Clic !
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longeyesamurai
novembre 12, 2013
Merci pour ce poème, on ne peut plus à-propos…
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ladyapolline
novembre 12, 2013
Je suis touchée que tu viennes du Canada pour me lire.
Je suis ravie de te faire connaître ce poème : lis Apollinaire plus avant : tu seras tellement enchanté.
Plein d’amitié.
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Maïté Aliénor
novembre 16, 2013
Une belle manière de célébrer les Poilus qui jamais ne mourront complètement, la poésie et Apollinaire.
Bravo Apolline.Merci pour ce si beau sujet.
Bisesssssssssss
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ladyapolline
novembre 18, 2013
Trois sujets qui me tiennent à coeur.
Merci mon amie pour tes mots ici.
Plein de bisous
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