Voici pour citation de la brochure éditée par la Ville de Paris, sur le massacre des résistants au stand de tir de Balard, la Préface de Bertrand DELANOË :
Préface
Il est des lieux porteurs de tant de souffrances
que, même effacés par le passage du
temps et celui des engins de chantier, leur
mémoire se rappelle à nous comme pour témoigner
du passé.
Le stand de tir de Balard, disparu sous les travaux du périphérique,
fait partie de ces lieux de mémoire. Son nom résonne encore comme
l’une de ces plaisanteries macabres qu’affectionnait la barbarie
nazie. C’est là que furent torturés, détenus et assassinés plus de
140 résistants, souvent livrés à l’occupant par une administration
française devenue complice.
Les cinq lycéens du lycée Buffon, arrêtés sur dénonciation, livrés aux
Allemands y furent torturés et fusillés le matin du 8 février 1943. L’un
d’entre eux, Jacques Baudry, écrit à ses parents « on va m’arracher
cette vie que vous m’avez donnée et à laquelle je tiens tant ». Sur les
143 fusillés du stand de tir, 54 avaient moins de 25 ans, 22 avaient
entre 18 et 20 ans, 4 n’avaient que 17 ans.
À la Libération, on ne retrouva qu’un mur recouvert par les empreintes
des mains des suppliciés et plusieurs poteaux d’exécution déchiquetés
par les balles innombrables tirées dans ce lieu de massacre.
Il aura fallu la ténacité d’Adam Rayski, grand résistant, inlassable
artisan de la mémoire de ses compagnons, pour exhumer l’histoire
de ce lieu tragique. N’oublions jamais que le racisme ordinaire est
le terreau du crime contre l’humanité, que l’autorité illégitime est le
premier pas vers la tyrannie.
BERTRAND DELANOË
Maire de Paris
Le but des fascismes, ceux d’aujourd’hui comme ceux d’hier, c’est de briser les âmes et d’exploiter à vil prix, une main d’oeuvre soumise et sans droits : voici quelques images qui l’illustrent, montrant que ni les » cinq du lycée Buffon » ni Chokri Belaïd ne se trompaient de combat !
» — Et qui sait ? on dit qu’ils torturent les gens, qu’ils leur déchirent le corps en lambeaux et leur brisent les os. Quand j’y pense j’ai peur, Pavel, mon, chéri…
— Ils broient l’âme et non le corps… C’est encore plus douloureux que la torture, quand on touche à votre âme avec des mains sales. »
Maxime GORKI
La MERE
Première Partie,Chapitre X
Nicolas
février 8, 2013
Certains de nos combats d’aujourd’hui semblent dérisoires…
J’aimeJ’aime
ladyapolline
février 8, 2013
C’est vrai, mais la société hiérarchisée, ça commence tout petit ! Et puis ça grandit …
J’aimeJ’aime
Breizh Shot
février 8, 2013
Je retiens quand même deux regards : Le premier célèbre a effectivement fait le tour du monde, je ne trouve pas de soumission dans ce beau regard pénétrant. La photo d’un enfant esclave dans une mine au Katanga est superbe en même temps j’ai bien peur que la destiné de ce gamin ne soit pas …grandiose.
Concernant les bouddhas de Bâmiyân le but est d’effacement de la mémoire collective, le saccage de vieux documents ou de vieux mausolées au Mali ont les mêmes objectifs !
J’aimeJ’aime
ladyapolline
février 15, 2013
Oui, effacement … Et je sais ce que tes mots veulent dire, toi qui consacre l’essentiel de ton temps à retenir les images.
Plein d’amitié.
J’aimeJ’aime
Maïté/Aliénor
février 15, 2013
Les mains sales, mais aussi le cœur et les idées.Au cours des âges, à travers le monde, rien ne cesse. Jamais.
J’aimeJ’aime
ladyapolline
février 15, 2013
Non, hélas !
Je voulais faire quelque chose à ma portée pour que l’oubli collectif n’efface pas ces gamins responsables avant l’âge et à qui nous devons de poser chaque matin, au saut du lit, nos pieds sur un sol libre !
Le 7 février, je suis allée à Balard … Il faisait très froid. Devant le mur, j’avais des pensées banales qui venaient adoucir mes sentiments d’horreur : est-ce qu’il y aura une cérémonie demain ? Est-ce que le chantier en cours du Ministère de la Défense a révélé des vestiges ?
L’effacement est un nouveau crime qui a été perpétré ici plusieurs fois. Et puis me sont venus les mots de Lamartine :
» Sur la plage sonore où la mer de Sorrente
Déroule ses flots bleus au pied de l’oranger
Il est près du sentier, sous la haie odorante
Une pierre petite, étroite, indifférente,
aux pas distraits de l’étranger.
La giroflée y cache un seul nom sous ses gerbes.
Un nom que nul écho n’a jamais répété !
Quelquefois seulement le passant arrêté,
Lisant l’âge et la date en écartant les herbes,
Et sentant dans ses yeux quelques larmes courir,
Dit : Elle avait seize ans! c’est bien tôt pour mourir !
Mais pourquoi m’entraîner vers ces scènes passées ?
Laissons le vent gémir et le flot murmurer »
(…)
Plein de bisous
J’aimeJ’aime
thedude524
janvier 8, 2014
Coucou Apolline ! les oublier se serait les tuer une seconde fois si j’ose m’exprimer ainsi. Tu sais quand j’étais encore enfant, 7 8 ans je m’imaginais à tord que les gens de 20 ans étaient des adultes prêts au sacrifice suprême de leurs vies, aujourd’hui, à bientôt 32 ans, je mesure combien ils étaient eux-mêmes en réalité des enfants.. il faut rester vigilant car la barbarie est là, encore présente sous les traits d’autres enfants, ici en Afrique, là en Asie, au Moyen Orient, en Amérique latine et même dans notre cher vieil Occident. Merci de ce partage Apolline, bisous 🙂
Amitiés
Frédéric.
J’aimeJ’aime