L’engagement 50 du Programme de François Hollande est ainsi libellé :
« J’accorderai le droit de vote aux élections locales aux étrangers résidant légalement en France depuis cinq ans (1). Je conduirai une lutte implacable contre l’immigration illégale et les filières du travail clandestin (2) . Je sécuriserai l’immigration légale (3). Les régularisations seront opérées au cas par cas sur la base de critères objectifs (4). »
Il y a donc quatre mesures importantes et ce n’est que la première sur laquelle Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen, organisent le buzz.
Or, les mesures 2, 3 et 4 sont essentielles et montrent qu’il n’est pas question de laisser de côté les questions sensibles du droit des Etrangers dans le piteux état où nous les laisse à ce jour Nicolas Sarkozy :
– Il ne suffit pas de casser Sangatte pour empêcher des étrangers extra-communautaires de transiter par la France où ils ne veulent pas rester et de se rendre en Angleterre qui n’en veut pas ! … L’extension des acquis SCHENGEN au Royaume Uni n’est pas si simple à mettre en pratique, surtout lorsque les Préfectures ont des moyens réduits par les conséquences de la RGPP. D’ailleurs, parmi ces étrangers qui stagnent toujours dans la zone, il n’y a pas que des gens à refouler : il y a aussi d’authentiques demandeurs d’asile qui ne connaissent pas les règles SCHENGEN : ils ont de la famille ou des amis en Angleterre et c’est là-bas qu’ils veulent former leur demande d’asile, pas en France(*) : sont-ils assimilables à ceux qui pratiquent « l’asilum-shopping » ? Pour moi, non. Les recours sont légions et encombrent toutes les juridictions compétentes. Comment simplifier sans tomber dans le coup de balai tout aussi inadmissible que les instrumentalisations du droit d’asile.
Enfin, le système d’information Schengen a été tellement mal utilisé … on ne sait plus qui est qui, qui a « paluché » où et pourquoi … On attend donc beaucoup du SIS II qui est composé d’un système d’information central auxquels doivent être reliés les systèmes N-SIS II = les systèmes d’information nationaux. Le tout doit être relié à une infrastructure de communication cryptée, entre SIS II et les N-SIS II. Elle doit permettre les échanges d’informations entre les administrations des Etats membres … le tout dans le respect de la protection des données à caractère personnel … Le but est de permettre le traitement de toute demande d’asile dans un temps court et notamment le contrôle des allégations des intéressés pour l’application de la hiérarchie des critères prévus dans la règlementation SCHENGEN et notamment le Règlement DUBLIN II.
Une usine à gaz ? Mais que proposent Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy : de refermer les frontières ? Mais avec quels douaniers et quels policiers ? Formeront-ils un rideau de fer et tireront-ils sur les gens ? Encore du bla-bla, des promesses guerrières inapplicables !
Contrôler les flux migratoires, lutter contre l’immigration clandestine, lutter contre le détournement du droit d’asile et traiter les réfugiés politiques conformément à nos engagements internationaux et nos règles constitutionnelles, ne peut se faire qu’en commun avec nos partenaires européens. Pour les étrangers en provenance des Etats tiers à l’espace SCHENGEN, cela ne peut se faire que dans l’affinement des règles SCHENGEN : un règlement SCHENGEN III n’est-il pas « dans le tuyau » avec la mise en place de SIS II, dont Sarkozy freine les négociations, incapable qu’il est de le mettre en oeuvre car il a rendu exsangues l’administration et la police aux terminaux aéroportuaires, maritimes ou ferrés.
Les règles communes européennes sont une entreprise humaine qui n’a rien à voir avec le rejet « à la mer » des étrangers prônés par Marine Le Pen, ni l’emprisonnement interdit par la Directive Retour mais qu’induisent les incantations proférées par Nicolas Sarkozy.
– La France n’a pas de problème avec les étrangers, elle en a avec l’immigration clandestine que les « charters » sarkoziens depuis 10 ans, n’ont pas résolue ! Il ne suffit pas d’instituer le principe de zones d’attente itinérantes. Il faut donner les moyens à nos représentations diplomatiques, d’appliquer strictement, en amont de l’arrivée en France, nos règles relatives aux visas. Puis, en aval, il faut une administration et une P.A.F. dotées des moyens de la répression la plus dure à l’égard des transporteurs quels qu’ils soient, y compris les compagnies aériennes chouchoutées : comment peut-on remettre une carte d’embarquement d’un pays tiers à destination d’un pays de l’espace SCHENGEN, sans contrôler qu’il est muni d’un visa ? Comment un enfant isolé peut-il embarquer ? Comment des personnes peuvent-elles embarquer avec un enfant mineur sans visa et s’il n’est pas à elles, sans visa et sans les documents prévus par les Conventions internationales sur l’adoption transfrontalière et l’enlèvement transfrontalier d’enfant ?
Puisque le Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du droit d’asile (CESEDA), la prévoit, pourquoi la répression contre les transporteurs sous la forme d’une contravention avec peine d’amende ridicule, pourquoi n’est-elle pas requalifiée délit et appliquée implacablement ?
L’immigration clandestine repose sur le trafic des humains ! … Il faut renforcer la répression des passeurs et des transporteurs de tous poils.
Il faut renforcer les Brigades de Répression du Proxénétisme : car cette immigration clandestine aboutit neuf fois sur dix à jeter des femmes, des filles et des garçons mineurs dans les réseaux de prostitution après qu’ils aient été battus comme plâtre pour qu’ils se soumettent ! Il est totalement vain, en l’état, de s’être borné à faire voter par le Parlement une résolution pour criminaliser « le prostitueur », c’est à dire le client des prostitués, quand la B.R.P. n’a aucun moyen de mettre la main sur les proxénètes, y compris étrangers qui sont malins et s’en mettent plein les poches se riant d’une police démunie !
En outre, comme François Hollande le propose, il faut d’urgence, sécuriser l’immigration légale. Ce n’est pas régulariser à tour de bras et ce n’est pas ce que projettent les engagements de François HOLLANDE : c’est se donner les moyens de lutter contre celle qui ne l’est pas :
– C’est vouloir détruire les filières de travail clandestin : et comment le faire quand on a détruit le corps des Inspecteurs du travail, l’un des plus anciens (1850), pour fusionner les Directions départementales dans une structure interministérielle régionale : la DIRECCTE, en supprimant ce faisant, au moins 700 postes ?
– C’est vouloir empêcher le détournement du droit d’asile : Il est commis par des personnes qui refusent les règles d’établissement et veulent mettre les pays européens devant le fait accompli, estimant qu’ils ont une dette à leur égard. Un tel raisonnement n’est pas acceptable : ce que nous devons c’est la solidarité des hommes sur la planète, c’est la Justice et cela doit se traduire par l’aide au développement.
Ces personnes sont minoritaires, mais leurs idées fausses entretenues par les passeurs, et parfois des associations quérulentes qui sont instrumentalisées, empoisonnent les relations de notre administration avec les étrangers. Elles arrivent non seulement sans documents de voyage, mais également sans documents d’identité : ou bien elles les cachent ou même les jettent puis, si elles sont prises, sollicitent l’asile politique pensant ainsi se couvrir de leur défaut de documents de voyage et ainsi bénéficier sans droit des mesures protectrices faites pour les réfugiés politiques.
Mais comment faire barrage à ces détournements, si l’on réduit les effectifs de la Police aux frontières et ceux des administrations préfectorales ?
Pour atteindre ces objectifs, un gouvernement de gauche devra reconstruire l’administration démantelée. Il devra renforcer les moyens de l’OFPRA – et c’est moins coûteux que le traitement du retour de ceux qui ne doivent pas rester ! … L’OFPRA doit en effet pouvoir traiter dans les délais les plus courts les demandes d’asile : c’est la seule manière de lutter contre les demandes d’asile dilatoires (N’oublions pas que les étrangers fraudeurs impliquent souvent leurs enfants dans ces galères, n’hésitent pas à en faire un autre malgré leur précarité, afin que naissant sur le territoire, il fasse bénéficier sa famille entière de son droit du sol : c’est l’enfant-préfecture ! ) Une administration dotée de moyens doit pouvoir intervenir en quelques heures, pour prévenir ces désastres humains. Le vrai droit des étrangers, c’est le droit au développement chez eux, non l’esclavage comme travailleur sans papiers, non la prostitution, non l’instrumentalisation de la grossesse et de l’enfant !
L’immigration professionnelle ou familiale obéit à des règles. Que disent Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy de l’impossibilité où se trouve actuellement notre administration de les appliquer ? Inutile de nous pondre sans arrêt des lois et des décrets !!!
Si des entreprises et non des moindres, peuvent impunément employer des étrangers sans papiers, si des étrangers peuvent tourner ces règles allègrement, se promettant au défaut de couverture sociale qui devient tragique en cas d’accident du travail, soumettant également leur famille à une insécurité et une misère culturelle insupportable, à qui la faute sinon à ceux qui rendent exsangue l’administration, l’empêchant d’accomplir ses missions avec la célérité nécessaire pour que nous restions dans un état de droit !
Quant à la mesure (1) :
Pour ma part, je suis contre cette proposition. Pour moi, le Parlement ne pourra pas adopter une telle mesure sans que le Conseil Constitutionnel ne la retoque : donc inutile comme Sarko et Le Pen d’en faire un fromage dès à présent. En effet :
1. Au vu de l’article 3 de la Constitution, en France, la souveraineté est nationale. Le peuple l’exerce aux travers de ses représentants au Parlement et dans les collectivités territoriales. Il y a donc, il est vrai, une difficulté juridique à admettre que le droit de vote soit accordé aux étrangers pour les élections municipales : C’est la nation qui est souveraine ou tout le monde ? Cela ne me parait pas ficelé correctement pour le moment.
2. L’acceptation du principe du vote et de l’éligibilité des étrangers, avec des restrictions fondées sur la nationalité (ils ne pourraient être tête de liste, ni élu Maire ni adjoint au Maire;ils ne pourraient voter ni être éligibles aux autres élections), me parait devoir être retoquée par le Conseil Constitutionnel, car elle instaurerait une discrimination entre les électeurs, fondée sur la nationalité. Cela me parait contraire à nos principes constitutionnels et à nos engagements internationaux.
Le principe de l’ouverture aux étrangers d’un droit de vote qui en même temps les discrimine me parait tordu.
3. Par contre le prétendu risque « communautaire » me parait une vraie insulte aux étrangers : s’agissant en effet de leur participation comme salariés aux élections professionnelles où ils sont électeurs et éligibles depuis des décades (prud’hommes, sécurité sociale, comités d’entreprise, délégués du personnel et Comités Hygiène et Sécurité), les étrangers votent et exercent leurs fonctions électives de la manière la plus exemplaire ! … Sinon ça se saurait ! Du respect s’il vous plait ! …
Je n’ai donc rien lu qui résolve les difficultés juridiques que soulève la question de l’extension aux étrangers du droit de vote pour les élections à une collectivité territoriale qui est l’émanation de la souveraineté nationale.
Cette extension me parait d’autant moins opportune, qu’en réalité, les étrangers participent activement à la vie locale au travers des associations L. 1901 et aux travers des associations cultuelles loi de 1905.
Le débat démocratique aura lieu.
Mais déjà, valorisons plutôt ce qui existe : le rôle important des associations dans la vie locale, car elles sont le meilleur moyen de lutte contre l’aculturation. Elles sont le terreau sur lequel s’épanouissent les échanges et les solidarités. Tout cela doit, il est vrai, avoir lieu dans le respect du bon usage des deniers publics alloués au travers des subventions aux associations et dans la transparence : alors, au lieu de vouloir leur disparition comme a commencé à l’orchestrer Nicolas Sarkozy, au travers de la réforme territoriale de l’Etat et de celle des collectivités territoriales , nous redonnerons aux Préfets de Département, les moyens d’exercer correctement leur missions, et notamment le contrôle des associations L – 1901 et L 1905.
Pour cela, Il faut élire François Hollande : son projet est le seul qui permette que les étrangers et les citoyens français vivent en toute fraternité sur notre territoire. Les flux migratoires intra ou extra-communautaires reposent sur une liberté fondamentale : celle du droit pour tout humain, d’aller et venir librement et de s’établir, dans le respect des règles d’établissement, dans le pays de son choix. Ces flux sont une richesse humaine et économique. De la même manière que combattre le trafic d’enfants n’est pas refuser l’adoption, combattre l’immigration clandestine n’est pas rejeter l’étranger. Bien au contraire.
Pour que ces questions soient traitées correctement, dans une France apaisée et non dans le rejet et la confusion, il n’y a qu’une voie : celle du Changement, maintenant !
(*) L’étranger sans document de voyage qui ne demande pas l’asile ne peut être admis
– ni au transit
– ni au séjour
– ni au rétablissement prévu pour les seuls demandeurs d’asile. Le rétablissement consiste à transférer un étranger, seul ou accompagné, vers l’un des pays d’europe que les critères du Règlement DUBLIN II, appliqués à sa situation, désignent comme responsable de l’examen de la demande d’asile.
Io
avril 25, 2012
J’ai lu avec beaucoup d’intérêt ton billet, qui a le mérite d’être très argumenté et très clair. J’ai appris des choses, mais je continue à nourrir des doutes.
C’est vrai que les administrations sont réduites à pas grand chose. Pour autant, je ne sais pas si la gauche serait aussi bonne organisatrice que ce que tu espères. En 1988, des amis kurdes m’ont sollicitée pour que je témoigne de ce que j’avais vu là-bas, au Kurdistan turc, tant les demandeurs d’asile politiques kurdes avaient du mal à faire valoir leurs droits. C’était sous Mitterrand, gouvernement Rocard. Déjà, rien n’était simple. Déjà, on mettait des bâtons dans les roues des gens qui étaient vraiment en danger.
Je crois qu’ils n’ont pas été entendus, malgré le battage mené par l’épouse du président. Elle l’a peut-être fait après ça, il est vrai. je ne me souviens plus.
Tout ça pour dire que la politique à l’égard de l’immigration menée par la gauche ne me paraît ni plus humaine, ni plus raisonnable que celle annoncée par la droite. Les effet d’annonces semblent plus humains, il est vrai. Mais dans la réalité….
Le fait est que les gens qui vivent dans les quartiers ou les banlieues sensibles ont un sentiment de réel malaise. Il faut les écouter et comprendre. L’islamisme galopant est un vrai problème. On ne peut pas tout tolérer, en se réfugiant derrière les droits de l’homme qu’on dévoie. Or la gauche tant locale que nationale me semble jouer un jeu assez malsain avec ces questions.
Pour revenir aux administrations: je connais assez bien le monde de l’éducation nationale. Or la vraie dégringolade de l’école a commencé avec la création des IUFM, véritables usines idéologiques incapables de former. Tout ceux qui sont passés par ces machins crient leur inutilité, voire….leur nocivité. Le recrutement au niveau licence (master aujourd’hui) ne trompait personne: il s’agissait de faire des économies. L’étudiant se payait ses 3 ans d’études (4 aujourd’hui) au lieu d’être pris en charge par l’état. C’en était fini de l’accès à la profession pour les gosses de pauvres. Avec ça, et le changement de statut d’instituteur à prof des écoles, il est devenu quasi impossible de totaliser le nombre d’annuités suffisant pour une retraite complète. Et ça, c’était sous Jospin.
Dernière chose; j’ai écouté par hasard l’émission de Mermet aujourd’hui. Thème: la communication des partis politiques et le pouvoir donné aux agences de com. C’est édifiant.
http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2442
Voilà pourquoi aujourd’hui, je ne fais plus confiance à personne. Ni à Hollande, ni à Sarkozy (qui est une crapule).
Amitiés et bises
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ladyapolline
avril 26, 2012
Merci Io pour ton passage et ta longue réponse.
Il y a plusieurs points de ton questionnement que je peux éclairer pour dissiper un peu tes doutes :
1. Ma première remarque est d’ordre général : sous peine de donner dans l’anachronisme historique, si l’on ne réfère à des faits anciens, il faut les resituer dans le contexte politique et surtout juridique de l’époque.
1. Le traitement des demandes d’asile formulées par des Kurdes en 1988 et ce qui pourrait être fait maintenant :
a) – L’octroi du statut de réfugié se fait selon des critères internationaux qui nous lient et pour la France, selon des critères constitutionnels car le Préambule de la Constitution de 1946 qui mentionne des conditions d’accueil des réfugiés, a été intégré à la Constitution actuelle : c’est le fameux bloc de constitutionnalité. Il arrive donc qu’un demandeur d’asile ne puisse pas être accueilli sur la base des critères insternationaux, mais puisse l’être sur la base des critères constitutionnels.
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ladyapolline
avril 26, 2012
b) – En 1988, les critères ouvrant droit à l’asile, ne permettaient pas d’accueillir les Kosovars non engagés personnellement dans une lutte politique et victimes d’une persécution non étatique. C’est justement cette affaire qui a permis une évolution législative. Comme la réforme du divorce, la réforme du droit d’asile était en cours d’écriture en avril 2002. Elle a été finalement soumise au vote du Parlement en 2003.
Cette réforme permet aujourd’hui d’accueillir comme réfugiés des gens dans la situation des Kosovars de l’époque. Quand il y a un doute, cette réforme a mis en place la procédure de « protection intermédiaire » accordée pour un an et qui laisse le temps de mieux apprécier la situation dans le pays d’origine.
Néanmoins , tu liras ici que la question de savoir si le KOSOVO est un « pays sûr » ou non est toujours sur le grill : Circulaire destinée aux fonctionnaires du 26 mars 2011 et Arrêt CE du 26 mars 2012 qui en annule toutes les dispositions. Le Kosovo n’est pas un « pays sûr »
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ladyapolline
avril 26, 2012
2. L’islamisme dans les banlieues.
Aucune idée ne progresse ni elle n’est pas portée par une structure et un financement. L’Islam politique est porté par une « organisation internationale » dont l’affaire Merah montre qu’elle existe bel et bien. Tu liras aussi le livre de Samia Labidi que je connais personnellement : « Mon frère, ce terroriste », dans lequel elle décrit comment son frère est tombé dans les griffes de ces gens-là. Plusieurs pays apportent beaucoup d’argent. Le délittement syndical car personne ne peut être syndiqué dans une PME, le chômage et l’isolement, la baisse des salaires qui fait que tu ne vis pas mieux avec un salaire qu’avec le RSA puisqu’on te coupe toutes les aides dès que tu travailles et qu’en plus au travail on te harcèle moralement, on t’humilie et on t’épuise; la question identitaire qui se pose dans les quartiers où les gens sont des « oubliés » de la République; l’instrumentalisation de la guerre au Proche Orient; les progrès de l’Islam politique en Afrique noire très facile à conquérir; et surtout les TV « satélitaires » qui rabâchent aux gens, la prière, des arguments simples faux mais simples « avec une ceinture d’explosif à la taille, tu n’as plus besoin d’ascenseur social pour être un dieu sur terre, tu montes au ciel sans ascenseur ! »; les propos guerriers qui regonflent; l’encouragement à une violence au quotidien à exercer sur les filles et les femmes, histoire de sentir chaque jour qu’on exerce un pouvoir; … tous ces facteurs contribuent à renforcer l’Islam politique.
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ladyapolline
avril 26, 2012
3. La Réforme Jospin de l’éducation nationale :
En fait, elle a eu lieu en 1989 sous le gouvernement Roccard, qui pour moi est un homme de droite.
Je suis d’accord avec toi sur la perte qu’a été celle des Ecoles Normales. La question du financement des études devra être posée d’une manière générale.
Mais il faut préciser les objectifs qui étaient louables au départ puisqu’il s’agissait à terme de faire passer par l’UIFM, « tous » les enseignants et pas seulement des instituteurs, afin que tous les « maîtres », de la maternelle jusqu’en Terminales, aient tous, une formation pédagogique.
C’était une loi d’orientation. Or, les lois et décrets qui ont été pris par la suite, en ont dénaturé les objectifs, la plus mémorable étant la réforme FILLON de 2005.
Le résultat des courses, s’agissant des enfants : l’échec scolaire est terrifiant. La sélection par l’origine socio-professionnelle des familles et les accidents de vie est incroyable. Pour ceux qui ont la chance d’avoir réussi à se maintenir dans un circuit, le niveau est désolant : pas de mots à mettre sur les choses, des capacités discursives absentes … je parle du niveau universitaire !
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ladyapolline
avril 26, 2012
4. La réforme administrative voulue par Sarkozy à partir de 2007, aboutit au démantèlement de l’Etat :
*Disparition du niveau départemental : les administrations déconcentrées départementales sont fusionnées de deux manières : horizontalement sur un mode interministériel et verticalement par le transfert de leurs anciennes compétences aux Préfectures de Région. De contrôleur et coordonnateur, le Préfet de région devient opérateur. Les fonctionnaires désorientés et débordés car une personne ne peut faire le travail de 5, deviennent fous. Ce sont les administrés qui en pâtissent les premiers.
* Réforme des collectivités territoriales : dès 2014, il est prévu que l’échelon départemental disparaisse ! …
* Quant aux communes, si Sarkozy est reconduit, elles ne vont pas faire long feu : la réforme prévoit leur intégration en métropoles.
Je partage entièrement l’avis de Gérard FILOCHE : dans le passé, toutes les conquêtes sociales ont été faites par les luttes : tel fut le cas sous le Front Populaire élu sur un programme nul, mais les luttes sociales ont fait tout le reste.
L’essentiel est de prendre le pouvoir et de ne pas retourner garder nos moutons, d’entrer dans l’action, dans les syndicats, dans les luttes.
Je t’assure, le CHANGEMENT, c’est MAINTENANT : l’occasion ne se représentera pas.
Plein de bises à toi.
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Maïté/Aliénor
avril 26, 2012
Je fais suivre ton article et les messages.
particulièrement vrai, ce que tu dis des IUFM, de Jospin et de Rocard.
Bonne journée militante.
Bisous
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ladyapolline
avril 26, 2012
Merci à toi. J’essaie juste de transmettre ce que je sais et d’apporter ma contribution à ce combat dont il serait faux de dire qu’il est gagné d’avance, même si les auspices sous semblent favorables.
Il faut lever les ambiguités, ne pas croire qu’après ces élections tout sera un chemin de roses et surtout aller voter.
Puis, il en faudra pas s’endormir sur ses lauriers et se battre pour les Législatives, si on ne veut pas avoir la même vie pourrie qu’après les deux élections de F. Mitterand.
Plein de bisous à toi.
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Thierry
avril 26, 2012
Je découvre ton blog grâce à ce billet, très bien fait !
Au passage, d’accord avec toi sur le projet de vote aux étrangers : il est très mal ficelé et je crois même, contre-productif : le non-droit peut se comprendre, y compris par les étrangers ; mais le droit « à moitié » (pas d’accès au pouvoir Suprême et limitation aux élections locales) risque de créer une frustration bien légitime.
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ladyapolline
avril 26, 2012
Bienvenue sur mon blog et merci beaucoup. En espérant qu’après cette élection, nous ne resterons pas les pieds dans le même sabot et saurons faire valoir la raison.
Bien cordialement.
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longeyesamurai
avril 29, 2012
Que d’information. C’est certain certain que pour les adversaires de Hollande, il est facile de diaboliser celui-ci en se concentrant sur le vote des étrangers, mais comme tu le dis si éloquemment, ce n’est qu’un aboutissement logique de la mise en place des autres mesures.
Je vous souhaite que le vent de changement continue de souffler!
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ladyapolline
avril 29, 2012
Merci Samurai. Je me prépare pour aller au Meeting de Bercy : c’est juste à côté de chez moi, je peux aller à pied sans craindre les encombrements dans le métro. J’espère aussi vraiment ce changement.
Je vous souhaite au Québec un changement aussi. J’ai lu ici : http://www.wsws.org/francais/News/2012/avr2012/grev-a16.shtml
que votre grève des étudiants pourrait peut-être s’étendre aux travailleurs. C’est ce qui s’est passé pour nous en 1968. Beaucoup de gens en gardent le souvenir d’un échec, car le Général de Gaulle a su rassembler la droite pour une manifestation géante et le Mouvement de grève a pris fin (Manifestation dite » de l’Etoile »). Mais ^c’est loin d’avoir été un échec : Le « protocole » de fin de conflit collectif du travail, a été national : ce sont » Les Accords de Grenelle » qui ont apporté :
– une augmentation de 35% du SMIG (salaire minimum)
– la loi sur les sections syndicales d’entreprise (très important pour les petites entreprises qui n’ont pas assez de personnel pour qu’il y ait un Comité d’Entreprise)
Jacques Chirac était alors « Secrétaire d’Etat aux affaires sociales ».
L’année suivante, en mai 1969 : De Gaulle a dû quitter le pouvoir, après un « non » cinglant à l’un de ses nièmes référendum : il adorait ça, passer pardessus la tête du Parlement.
J’envoie à votre grève plein d’ondes positives.
Amitiés à toi et à vous les gens, au Québec.
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longeyesamurai
avril 29, 2012
Une analyse intéressante et bien que l’apport des syndicats est plus auj niveau logistique à ce stade-ci, il y a beaucoup de synergie.
De plus, elle peut s’inscrire dans un mouvement général de « ras-le-bol » général envers le gouvernement provincial. Le premier ministre Charest cherche à se faire du capital politique en tenant une position ferme et bien que l’opinion publique semble être de son côté, l’arrogance exprimée et l’intransigeance démontrée envers les étudiants pourrait se retourner contre lui.
Voici un lien qui parle des différentes réactions à l’international.
http://journalmetro.com/actualites/national/63957/la-greve-suscite-linteret-a-linternational/
Bonne journée!
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Gabale
septembre 17, 2012
Excellent billet !
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ladyapolline
septembre 17, 2012
Merci beaucoup.
Et jusqu’ici, je n’ai rien à changer.
Amitiés
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